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Artiste

David Evrard



Le paradoxe BELGE

David Evrard fait partie de la jeune génération d’artistes belges. Comme bon nombre de ses contemporains, David Evrard est un artiste belge pluridisciplinaire. Le choix et l’usage de media différents contribuent à renforcer des propositions artistiques les plus variés.

David Evrard commence le travail par une analyse du contexte, du lieu, du support où des commanditaires l’invitent à opérer ou exposer. Cette attitude donne une dimension locale à ses projets et entretien un lien autant avec un groupe d’individus, un public ou une population. Nous ne sommes pas loin d’une attitude consistant pour l’artiste à se soumettre ? une commande. A la nuance près que David Evrard n’est pas contacté pour sa virtuosité stylistique mais pour la façon dont il interprète la commande.

La recherche, l’exploitation, la transformation ou la juxtaposition d’images ou de récits génériques (standards et modélisés) génère des propositions formelles qui vont jusqu’à l’abstraction. Ceci dit, les formes génériques sont toujours accompagnées d’éléments révélant un problème ou une situation locale. C’est ce que j’appelle Le paradoxe Belge. Par exemple, son film "Dead Fiac", tourné dans le sud de la France, reprend les clichés et les références du western américain, mais les moyens mis en œuvres et le montage vidéo nous montre à chaque instant la campagne française du sud de la France, avec acteurs amateurs d’un petit village se nommant Fiac. Autre exemple, en couverture du calendrier réalisé pour le Centre Culturel de Strombeeck / Grimbergen, David Evrard reprend les images de spectacles amateurs des années 50 - des images représentant des personnes mimant les gestes d’acteurs professionnels. Une des images est agrandie sur chaque page du calendrier et laisse progressivement la place à une photographie (de travers) d’un bâtiment qui n’a aucune signification, en dehors de celle de représenter un mur. Là encore, David Evrard nous confronte au récits mythique ou spectaculaire que nous essayons d’intégrer tant bien que mal, du moins, dès que notre corps emprunte aux spectacles ou au mythes, il le fait de façon gauche et maladroite.

A l’aide de ces exemples, nous sommes donc en droit de nous poser la question sur ce qui vaut la peine d’être vécu, et surtout d’être représenté. Laisser la part du spectacle au spectacle et laisser notre imaginaire à l’imagination, avec tout ce que ceci sous entend de propositions délirantes, caduques et absurdes, avec tout ce que ceci suppose comme liberté d’expression.

Avec HASTA LA VISTA, David Evrad propose un récit se rapportant à l’imaginaire symbolique et médiéval. A la fois tentaculaire et vulvaire, le monstre marin (un calmar de 10 mètres de long) représente une figure fantasmatique et sexuelle. Afin que cette figure soit à la hauteur du monde spectaculaire dans lequel nous baignons, il est souhaitable que la proportion soit plus aberrante qu’elles ne l’est déjà et fasse appel à un rectificatif du journal Libération. Le journal nous signale une évolution conséquente du monstre marin qui passe de 10 mètres à 18 mètres de long, ce qui n’est pas une mince différence. Sous l'angle des chiffres et du calcul, bref, de la science, il s'agit bien entendu d'entretenir un mythe, et d'exposer à la population une information apparemment vraie et réelle, mais totalement délirantes et absurde pour notre époque. Sous nos yeux émerveillés, peut-être aurons-nous l'occasion d'assister à la béatification, puis à la canonisation d'un calmar géant ?

Sammy Engramer.

DAVID EVRARD travaille et vit à BRUXELLES




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