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œuvre

2004-La petite guerre (suite)







LA PETITE GUERRE (SUITE)
Production Groupe Laura

1-Hollywood(L’oreille de Vincent) Dans le domaine des Arts Plastiques, le corps a une place prédominante. Les détours et les contours des représentations artistiques se sont toujours confrontés aux rapports qu’entretenait un corps (matière, figure ou concept) avec l’espace. La question est donc de savoir jusqu’où, dans une relation masculin/féminin, la représentation du corps de l’artiste touche à son apogée, et détermine une limite de la condition humaine. Soit sous la forme de la mutilation, soit sous une forme pornographique, «L’oreille de Vincent» ou «Hollywood» m’apparaissent comme les deux points de vue qui consacrent «la blessure» du corps de l’artiste dans l’espace d’exposition — et plus généralement celle du peintre très attentif à la représentation de la chair. La représentation du corps de l’artiste laisse une voie de passage, un orifice dans lequel se loge l’irreprésentable. Sammy Engramer.

2-L’oreille de Vincent(Hollywood)Idem

3-nietzsche — Wille zur Macht La volonté de puissance s’oppose à la définition de la vie donnée par ceux que nietzsche appelle, au début de La Généalogie de la Morale, les « psychologues anglais », et plus particulièrement Spencer ; mais aussi et surtout
s’oppose-t-elle à l’interprétation pessimiste du vouloir-vivre, aveugle et impuissant, de Schopenhauer. La lutte, expression de la rivalité et de la hiérarchisation des instincts, est le principe même de la vie, de son accroissement, ce dans quoi la volonté de puissance apparaît comme créatrice, donnant forme à la matière brute de la vie, la fécondant. La puissance n’est pas ce que veut la volonté mais ce qui veut dans la volonté. La volonté de puissance est donc conjonction en acte de la compétition et de la création, rapports de forces dans lesquels la supériorité et la domination s’expriment non pas d’abord comme pouvoir, ou négation, mais comme puissance de créativité, c’est-à-dire comme affirmation. C’est le nihilisme qui nous fait connaître la volonté de puissance, mais inversement celle-ci nous apprend qu’elle nous est connue sous une seule forme, sous la forme du négatif qui n’en constitue qu’une face, qu’une qualité. Nous pensons la volonté de puissance sous une forme distincte de celle où nous la connaissons. Cette autre face de la volonté de puissance est par essence inconnue, cette autre qualité inconnue est l’affirmation. La volonté de puissance peut donc se distribuer comme volonté de néant, et nous sommes alors en plein nihilisme, ou comme volonté de vivre. Elle est alors confrontée à l’essence de l’être comme devenir, c’est-à-dire l’éternel retour. Jérôme Duvigneau.

4-FREUD — Unheimliche Ce terme qui dans la langue courante désigne simplement « l’inquiétant », générateur d’angoisse, connote l’idée de quelque chose qui est foncièrement « non-familier » (un-heimlich). Freud en fait une notion propre. Il s’agit de l’affect qui « apparaît dans la vie réelle lorsque des complexes infantiles refoulés sont ranimés par quelque impression extérieure ou bien quand des convictions primitives surmontées semblent de nouveau confirmées ». Paul-Laurent Assoun. Dictionnaire du Vocabulaire des Philosophes, Editions Ellipses.

5-FREUD — Lustprinzip Le plaisir (Lust) apparaît comme corrélat d’un « principe de dévenir » — plutôt que de « fonctionnement » — psychique. Il est plus exactement caractérisable comme « principe de plaisir / déplaisir » (Unlust-Lustprinzip), soit ce qui tend à éviter la montée de l’excitation génératrice de déplaisir. Selon ce principe, l’activité psychique cherche à éviter le déplaisir, défini comme augmentation des excitations (homéostasie psychique). Paul-Laurent Assoun. Dictionnaire du Vocabulaire des Philosophes, Editions Ellipses.

6-I Love M.B. Marcel Broodthaers reste un des artistes les plus influents pour une génération se destinant à réfléchir sur les tenants et les aboutissants de la Chaîne Economique de l’Art. Sammy Engramer.

7-KIERKEGAARD — Enten Eller Kierkegaard concentre les arguments sceptiques dans une petite conférence intitulée « Ou bien… ou bien ». La particule « ou » marque l’alternative. Elle a éventuellement un usage conjonctif, mais quand on l’appuie par « bien » elle est disjonctive. Qu’il s’agisse par exemple de mariage, de rire des folies du monde, de se fier à une jeune fille, de se pendre, il y aura toujours à regretter de le faire et de ne pas le faire. Deux conceptions de la vie tout à fait antithétiques : une conception esthétiques et une conception éthique entre lesquelles on ne peut que choisir, d’où le titre adopté : Enten eller, c’est-à-dire « Ou bien… ou bien », l’alternative. Mais ici on ne peut postuler la concentricité des sphères esthétiques et éthiques sans pouvoir exclure radicalement la possibilité que des exceptions aient à se réaliser en dehors du général ni même qu’un choix hasardeux n’entraîne bientôt à devoir se repentir. Ou bien la romantique mélancolie de l’esthéticien qu’angoisse trop l’indétermination des possibles au delà du quoi nous soupçonnons son mal être ; ou bien la décision d’être avec tout ce qu’elle comporte de risques. Mais que ce soit l’esthéticien ou l’éthicien, ils n’en sont pas moins renvoyés à « la pensée que devant Dieu nous avons toujours tord ». Jérôme Duvigneau.

8-VERITAS/FALSUM Lorsque je présentais la série d’écussons La petite Guerre à Frédéric Migayrou, celui-ci évoqua l’idée de faire une « série grecque » en s’inspirant de deux concepts fondamentaux et opposés cristallisant le nerf de la philosophie occidentale (idea et anima). Suite à quelques recherches, j’optai pour les concepts veritas et falsum. Ces deux concepts sont les fondements chrétiens de notre rapport au monde. Nous pouvons même dire que ces deux concepts instruisent toute la dialectique occidentale : réalité et apparence, affirmation et négation, sagesse et folie, la joie et la haine, etc. jusqu’à une dialectique « matérialiste » : dur et mou, clair et obscur, propre et sale, etc. Etrangement, chacun des termes sudits relate une position morale et religieuse. Chaque mot a son contraire ou son revers. Entre le bien et le mal, nous optons chaque jour pour plus de clarté, de réalité, d’affirmation, de sagesse, de construction et d’hygiène ! Cet incroyable effort n’est pas toujours reconnu par l’Autre, cet enfer, dont il faut supporter tous les vices. Sammy Engramer.

9-hegel — Aufhebung La traduction française « conserver supprimer » donne à entendre le double sens du mot Aufhebung mais d’un usage peu commode on lui préfère généralement le néologisme « sursumer ». Ce terme désigne l’opération majeure de la dialectique, chaque détermination abstraite du Tout se supprimant en passant dans une détermination supérieure plus concrète, où elle est conservée à titre de moment. hegel insiste sur le caractère dual de ce mot, à la fois conserver et mettre un terme, car il y voit la trace langagière du spéculatif. L’Aufhebung est en effet ce par quoi se réalise l’unification progressive des opposés, l’immédiat sursumé perd son immédiateté et devient un autre, mais sans disparaître car il accède par là à sa plus proche vérité.Jérôme Duvigneau

10-HABERMAS — Öffentlichkeit […] Désignant à la fois l’« espace public » (expression qui fut précisément forgée pour traduire l’Öffentlichkeit), et une exigence démocratique fondamentale — que tout ce qui a trait aux activités collectives fasse l’objet d’un débat public, au-delà même de l’arène parlementaire —, elle n’a pas d’équivalent strict en français (ni en anglais), même si l’on confère à la notion de « publicité », dans son sens juridique, une signification, plus large que celle qu’elle a strictement aujourd’hui, d’obligation faite, en matière d’actes juridiques, réglementaires et législatifs, d’en porter le contenu à la connaissance des sujets de droits. Or, notable effet d’ironie, c’est pour traduire « publicité » ou Groupe
« publicity » que fut justement formé en son temps le terme d’Öffentlichkeit (env. 1770) à partir de l’adjectif-adverbe öffentlich beaucoup plus ancien. Christian Bouchindhomme. Dictionnaire du Vocabulaire des Philosophes, Editions Ellipses.



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