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Divers

rayons frais 2006

ça s'est passé début juillet

festival RAYONS FRAIS, les arts et la ville
7, 8, 9 juillet 2006
Tours

(festival organisé et régi par la Ville de Tours)


PARC À THÈME
une proposition de Groupe Laura


Comme en 2005, Groupe Laura investit l'esplanade du Château de Tours.


textes : Mathilde DUTOUR

Noctambules, entrez dans le "Parc à thème". Lieu nocturne du festival, l'esplanade du château décline et détourne l'imagerie populaire sous toutes ses formes — musicales, cinématographique, télévisuelle, architecturale...
Auréolées de lumineuses installations, les trois soirées s'attachent à introduire de nouveaux récits urbains.

L’espace urbain est composée d’un enchevêtrement d’images ; de la publicité aux enseignes en passant par l’affichage sauvage ou la signalétique routière, la ville est ainsi parsemée d’histoires qui se croisent ou s’entrechoquent. De nombreux artistes détournent cette ultra-visibilité et questionnent la place de toutes ces images dans l’espace public. “Parc à thème” est un titre emprunté à une œuvre de Kristina Solomoukha où se superposent des maquettes d’architectures de styles et d’époque différents. Pour Rayons Frais, l’esplanade du château se transforme en Parc à thème, ou comment interpréter les signes qui se côtoient dans la ville, entre le désir effréné de communiquer et les restrictions normatives, entre patrimoine et modernité, entre privatisation du public et publicité de la vie privée.
Pour ajouter à cette perturbation de l’ordre public, Groupe Laura a souhaité inviter des personnalités à fort charisme qui, derrière l’évanescence feinte de leurs chansons et performances, viennent déranger la quiétude de Tours, dite “la belle endormie”.



Vendredi 7 Juillet

22h30
Contre-feux

Koyaanisqatsi de Godfrey REGGIO (Etats-Unis - 1983 - couleur - 93 mn)
Koyaanisqatsi signifie en hopi (la langue de la plus ancienne tribu indienne d'Amérique du Nord), la vie folle, tumultueuse, déséquilibrée. Un poème symphonique visuel sur le monde moderne et sa folie. Le film montre des images des éléments naturels (la majestueuse nature américaine avec ses canyons) et des images des mégapoles, des foules humaines, de l’agitation... le tout sur une musique envoûtante de Philip Glass. Tourné uniquement image par image et sans aucune parole, le film propose ainsi une réflexion sur notre civilisation.


00h00
Du Récit dans la ville — programmation de vidéos d’artistes

François Barré (alors à la tête de la Direction de l'architecture et du patrimoine au ministère de la Culture) a souvent exprimé qu’ « il fallait réinjecter du récit dans la ville ». Ce soir, des vidéos aux médiums différents (clips, films d’animation, image par image, documentaires…) et aux points de vue très singuliers ont été sélectionnées pour nous raconter leur histoire dans la ville mais aussi la ville dans leur histoire :

Rodrigo Garcia, Piedad
Dans sa vidéo, Rodrigo Garcia filme sa « piedad » dans l’espace public, en différents endroits d’une ville. Dans une empathie universelle, le personnage féminin représentant la vierge tient successivement dans ses bras une femme élégante, un ouvrier, un cochon mort, un bébé… Du magasin de luxe au chantier, la sculpture humaine est déplacée, de paysages en paysages, comme une plante en pot. Cette reconstitution humaine de la Pieta du Bernin, filmée par Rodrigo Garcia, est présente dans sa pièce théâtrale intitulée Jardinage humain, créée en 2004. Aujourd'hui les textes comme les espaces scéniques de Rodrigo Garcia gardent une similitude avec le travail d'artistes plasticiens comme Gary Hill, Paul Mc Carthy.
Rodrigo Garcia est né en 1964 à Buenos Aires en Argentine. Depuis 1986 il vit et travaille à Madrid. Il est auteur, scènographe et metteur en scène.

Kristina Solomoukha, À Suivre, film d’animation, 2001
Dans ce film d’animation, Kristina Solomoukha dresse le portrait d’une impitoyable chaîne de production. A l’aide de pictogrammes qui nous sont familiers, elle rend compte avec beaucoup d’ironie d’un système économique perverti, dans un graphisme où l’imaginaire enfantin côtoie une conscience aiguë du monde contemporain.
Kristina Solomoukha est née à Kiev – Ukraine - en 1971. Elle vit et travaille à Paris.
http://solomoukha.free.fr

Pascal Baes, Topic, 1988, film 16 mm, noir et blanc, 11’
Né en 1959 à Nice, Pascal Baes est réalisateur de courts-métrages d'animation, de films de commande pour la publicité et de clips musicaux.
A travers cette danse dans la ville, Pascal Baes nous fait revivre, 20 ans après le printemps de Prague, l’ambiance d'enfermement et d'autocensure d’avant 68. En filmant la ville image par image, Pascal Baes utilise un procédé technique qui permet de faire apparaître à l'écran des corps qui ne cessent de glisser et une libération des sources lumineuses. La lumière dessine ses figures à travers pierre, chair, air, sortes d’apparitions essayant d'échapper à l’emprise du temps.

Anri Sala, Dammi i colori (donnes moi les couleurs), documentaire vidéo, 2003, 15’24
Dans de longs travellings, Anri Sala filme de jour comme de nuit les façades soignées et peintes de tout un quartier de Tirana. Ces peintures murales ont été commanditées par le maire de la ville, artiste lui même. Anri Sala l’interroge sur ce projet quelque peu démesuré. Dans ce documentaire, Anri Sala parvient à donner une force expressive et une tension à des images banales, à faire surgir les exceptions du quotidien, passant de la beauté à la sombre réalité.
Anri Sala est né en 1974 en Albanie. Il vit à Paris depuis 1996.

Véronique Hubert, Dogs (are agents), 2003, vidéo, 5’
Faites bien attention au message qui va suivre : « Les chiens de votre quartier sont des espions reliés par des capteurs interpilleux à des bureaux internationaux de renseignements généraux la DCE (DISCRET CANIN ENTREPRISE). Votre chien, peut-être aussi. Laissez-nous vous aider : falsifiez vos discussions entre maîtres quand les chiens sont là, mettez des gants avant les caresses, écrasez les étrons au sol, remplis de capteurs caloriques. L’organisation de Mimicry a enfin établi un réel réseau d’aide aux victimes de la DCE dans une dizaine de villes en Europe. Vous pouvez lutter contre ce vol d’intimité au quotidien. Rejoignez-nous. Courage . La Mimicry Anti-discret canin »
Spécialiste dans l’invention de mondes loufoques, Véronique Hubert vit et travaille à Paris. Vous pouvez découvrir son univers décalé sur son site : http://mimicry.free.fr

Jordi Colomer, Anarchiteckton, vidéo
Le terme Anarchitekton allie joliment deux idées à première vue antagonistes : l’architecture et l’anarchie. Un personnage parcourt quatre villes (Barcelone, Bucarest, Brasilia, Osaka) brandissant des maquettes en carton, reproductions précaires de divers bâtiments. « Étendards grotesques, provocations utopiques ou brillantes bannières ? » Jordi Colomer nous laisse le choix. En créant un double de la réalité, ces maquettes, insérées dans le paysage urbain, installent une confusion proche de l’absurde. Le mot d’ordre de François Barré est ici appliqué à la lettre, la fiction s’insérant physiquement dans la réalité.
Jordi COLOMER est né en 1962 à Barcelone.


Samedi 8 juillet

22h30
Jasmine Vegas
Concert-performance

L’extravagante Diva en robe pailletée arpente nos oreilles sans ménagement avec un accent qui ne nous trompe pas. Cet ex-styliste new-yorkaise des années punk devenue chanteuse performeuse se sert de son accordéon pour nous promener du “trip-hop-musette” au punk-Country ou au rock arythmique, en passant par ses poèmes sortis tout droit de son sac de courses. Elle nous offre un moment « haut en couleur » et rafraîchissant.

23h30
Claire Diterzi
Concert

Dans un mélange de rencontre intime et de performance, Claire Diterzi se met en scène au milieu d’un joyeux bazar, accompagnée d’Etienne Bonhomme aux machines. Quinze ans avec Forguette Mi Note, inoubliable groupe Tourangeau, et après un chemin rock'n'roll parsemé de riches rencontres (Philippe Découflé, la cinéaste Anne Feinsilber), la chanteuse guitariste auteur compositeur fait réentendre sur la scène tourangelle son timbre si singulier souvent qualifié de baroque lyrique. Entre cris et chuchotement, sur des airs suaves aux élans électro où la voix se fait écho, elle nous sert de jolis textes aux faux airs de comptines.

01h15 > 04h
André Plidujeanz, Dance–floor

Boom sur l’esplanade du château


Dimanche 9 juillet

22h30
labomedia
Promenade dans le web artistique sous un ciel étoilé

En partant des premières expériences des pionniers du « netart », Benjamin Cadon de labomedia propose une promenade à travers le web artistique, sous la forme d’une projection commentée. Le collectif associatif labomedia regroupe diverses associations (l'Oreille, Radio Campus Orléans, 2T3M, Mixar, la FRACA Musiques actuelles) constituées en une plate-forme associative pluridisciplinaire. Dans le cadre de ses activités, labomedia interroge et expérimente la vidéo numérique, les techniques de création et de diffusion.
http://www.labomedia.org

23h30
Yan Duyvendak
Dreams Comes True
performance

¡¡¡ ANNULÉ POUR CAUSE DE FINALE DE FOOTBALL !!!
Au milieu de l’illusion répandue qu’aujourd’hui chacun de nous est potentiellement une star, Yan Duyvendak, rejoue un des castings de l’émission Pop Stars et interprète sous nos yeux la chanson du candidat dans un sorte de karaoké. Dans cette pantomime cocasse, il s'agite, essayant consciencieusement d'intégrer les solutions décousues de ceux qui veulent lui apprendre le métier de star. Mais Yan Duyvendak est bien trop réel pour cette prétendue télé réalité. Ses performances sont un virtuose jeu de miroir entre le spectacle vivant et les images.
Né en 1965 en Hollande, Yan Duyvendak vit à Genève et à Barcelone.

00h00
Jérôme Poret
14 Juillet, vidéo, 2003, 27’

La tradition veur que le festival Rayons Frais se termine par le feu d'artifice du 14 juillet. Cette année, le festival ayant lieu une semaine avant, nous avons pensé qu'il ne fallait pas rompre ainsi avec la tradition. Mais le feu d'artifice de Jérôme Poret est très particulier, voir inquiétant si bien que l'on se retrouve transporté à Bagdad trois ans auparavant.
Fondateur du Transpalette avec l’association emmetrop à Bourges, Jérôme Poret est également artiste plasticien.


Et pendant les 3 jours du festival, l’esplanade du château se déguise en “Parc à thème” avec des installations

deux maisons
de Kristina Solomoukha

Lieux de repos et de convivialité, les architectures hybrides proposées par Kristina Solomoukha pour Rayons Frais ont un air de fête foraine, comme des baraques qui se seraient habillées de mille feux pour attirer le badaud. La première de ces custom houses, « la maison qui brûle », est recouverte de panneau représentant des flammes, la seconde, « La maison qui dégouline » est ornée de motifs de stalactites dans des tons bleus. Quelle influence peut avoir l’enseigne sur l’architecture et son usage ? Très inspirée par les idées de l’architecte Robert Venturi, Kristina Solomoukha s’intéresse à l’empathie entre un bâtiment et son propriétaire et aux architectures de type hangar, parasitées par les signes extérieurs.
Kristina Solomoukha est née à Kiev – Ukraine - en 1971.
http://solomoukha2.free.fr

G8 Money Twister
de Yann Rondeau et Sylvain Rousseau (collectif Glassbox)

L’installation consiste en un panneau de chantier qui montre une construction à venir : un grand huit de fête foraine en forme de G8. Rencontre au sommet entre un divertissement et l’organisation mondiale des huit puissances. Le château étant un symbole de la richesse et du pouvoir, quel endroit pouvait se prêter mieux à cette installation ? Le panneau sera donc posé sur la façade du château, comme si l’on annonçait l’emplacement du futur G8.
Yann Rondeau est graphiste et Sylvain Rousseau plasticien. Ils font partie du collectif parisien Glassbox qui existe depuis 1997.
http://glassbox.free.fr

White Light, White Heat
de Dominique Blais (collectif Glassbox)

Comme une balise du lieu central de Rayons Frais, le ballon gonflé à l’hélium de Dominique Blais vient marquer de son aura festive le lieu du Parc à thème dans la ville. Le ballon, éclairé de l’intérieur, est sérigraphié de ces mots : « White light/ White heat », ces mots faisant référence à l’album des Velvet Underground sorti en 1967. Le titre évoque directement les effets lors de la prise de stupéfiants (la lumière violente d'un trip, la chaleur envahissante à la pénétration de la drogue). En déplaçant ces mots sur une structure publicitaire à caractère évènementielle, ils prennent un autre sens, lié au contexte de la manifestation. White light renvoie au support gonflable, blanc et rétroéclairé tandis que White heat renvoie à la chaleur des journées et nuits d’été.
Dans son travail de plasticien, Dominique Blais aime à interroger les perceptions sensitives et physiques des spectateurs. Il a rejoint le collectif Glassbox en 2004.

Mathilde DUTOUR

Rayons Frais, c'est aussi la programmation de nos camarades du comité de programmation
Karin Romer
Laurent Barré
Maud Le Floch'
Eternal Network

qui ont invité :
Michel Jacquelin / Jean-Lambert Wild / Pierre Meunier / Compagnie Pequod, Pascal Kirsch / Claudio Correa, Seulgi Lee, Ludovic Méhauté, Clémence Périgon, Kentaro Takemura, Kuang-Yu Tsui, Rodrigo Vergara / Marc Brétillot / 5.5 Designers / Abraham Cruz-Villegas / Peeping Tom / Pascale Houbin / Andréa Sitter / Daniel Dobbels / Dominique Boivin / Philippe Jamet / Philippe Bilheur et Denis D'Arcangelo / Opéra Pagaï / Décor Sonore / La Compagnie du Petit Monsieur / Makadam Kanibal / 26000 couverts / Teatro del Silencio

& "La Ville à l'état gazeux" : conférences actions sur la question de la ville contemporaine (en partenariat avec pOlau/Cie Off, pôle des arts urbains) : Michel Lussault / Mark Etc / le collectif La Girafe.

& en résonnance avec le festival : collectif A-Propos, Elyse Galiano...


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