Installation du 17 juin au 02 juillet 2004
Vernissage le jeudi 17 juin à 18h30 à la MACT, place Plumereau, 37000 Tours
Dans le cadre des Rencontres Sources Ouvertes rencontres culturelles européennes organisées par l'association Ellipse''
''à Tours les 17, 18 et 19 juin 2004
Œuvre réalisée par Ewen Chardronnet et Pascal Simon
Façade de la Maison des Associations Culturelles de Tours (MACT), place Plumereau
« ESTRAGON (vivement) : Nous ne sommes pas d'ici, monsieur.
POZZO (s'arrêtant) : Vous êtes bien des êtres humains cependant. (Il met ses lunettes.) A ce que je vois. (Il enlève ses lunettes.) De la même espèce que moi. (Il éclate d'un rire énorme.) De la même espèce que Pozzo ! D'origine divine ! »
Samuel Beckett, En attendant Godot
« Et l'âme, comme on sait, se soucie peu de la propriété. Elle n'est chez soi qu'en passant. Elle dit comme le Gascon d'antan dans ses prières : « Nous ne sommes pas d'ici ».
Cyrano de Bergerac, Etats et Empires de la Lune et du Soleil
Dans ce monde dominé par l'information où prolifèrent les équipements d'observation et de communication utilisés à des fins stratégiques militaires, des artistes ont décidé de s'aventurer à la frontière du militaire pour pratiquer un "art de la conversion" des technologies spatiales. Par ces pratiques, les artistes, en jouant un rôle d'accélérateur, signalent que les industries de défense se doivent de convertir vers le civil (sciences de la Terre, positionnement, environnement, informatique, etc.) une partie de leurs activités pour le maintien de l'équilibre démocratique.
Sur cette bâche installée place Plumereau, les artistes Ewen Chardronnet et Pascal Simon ont choisi d'utiliser une vue du globe terrestre reproduite selon le procédé satellite SeaWifs représentant la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique.
L'Antarctique est le seul territoire trans-national sur notre planète bénéficiant de règles et de traités spécifiques. Cependant, ceux-ci sont aujourd'hui remis en cause et l'exploitation des ressources potentielles du territoire Antarctique devient une question géo-économique controversée.
Sur l'image brute scientifique de la Nasa représentant la couche d'ozone, les artistes appliquent les étoiles, lunes et soleils figurant sur la plupart des drapeaux mondiaux. Le résultat obtenu est un globe inversé tel le globe inversé napoléonien ou brésilien. Le propos est aussi de souligner que la plupart des drapeaux, utilisés pour définir des territoires unifiés aux frontières bien définies, affichent comme symboliques le ciel étoilé et l'espace infini au-dessus des nations.
Sur le côté de la bâche est reproduite telle quelle une autre image SeaWifs du globe avec cette fois, le trou dans la couche d'ozone très apparent.
Par ce procédé de globe inversé, l'oeuvre encourage ainsi à opérer un renversement de perspectives dans l'observation géopolitique et écologique de notre monde. Le titre même, choisi en référence aux œuvres "En attendant Godot" de Samuel Beckett et "Les états et empires de la Lune et du Soleil" de Cyrano de Bergerac se place d'emblée d'un point de vue déterritorialisé. Métaphore de la présence et de l'éloignement, il porte un regard critique sur un monde que nous avons parfois du mal à considérer comme nôtre.
Cette œuvre d'Ewen Chardronnet et Pascal Simon est produite par Groupe Laura et Ellipse dans le cadre du programme Culture 2000 "Cartographie Trans-Culturelle Européenne" et à l'occasion des "Rencontres Sources Ouvertes". Elle sera également présentée à La Plateforme à Dunkerque en septembre 2004.
Organisées par l'association Ellipse en partenariat avec Arts Catalyst et Groupe Laura les "Rencontres Sources Ouvertes" s'intègrent également au programme « Culture 2000 » de l'Union Européenne « Cartographie Trans-Culturelle Européenne » co-organisé par Ellipse. Le résultat de ce programme sera présenté à Riga en Lettonie en octobre 2004 lors du Festival "Art+Communication" organisé par le Centre pour la Culture des Nouveaux Médias (RIXC) de la capitale lettone.
