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Œuvre

La Chapelle

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installation et petites pièces








Exposition du 1er au 25 mai 2003,


Chapelle des Lazaristes (rue du Gl Meusnier), Tours



Vernissage le jeudi 30 avril à 17 h00








« Il faut que j’achète une boussole »





Est-ce l’ennui, est-ce l’obsession, un quelconque désenchantement (...), qui pousse Cécile Desvignes à mesurer les lieux où elle a séjourné ? Métrage systématique, comme un rituel, pour garder en mémoire chaque zone de transit : maisons, appartements, hôtels. C’est armée d’une boussole, d’un décamètre et de fil de plomb que l’artiste va marquer son territoire, ainsi enregistré dans ses carnets.




Cécile Desvignes délimite et extrait les vides qu’elle ne compte pas investir. Dans La Chapelle des Lazaristes (Tours), elle épuise les modes de représentation architecturale pour ne garder que l’essentiel : le lieu - le contenant. Nul besoin de placer des points de vue, d’éclairer les voûtes, de pointer tel ou tel élément de décor, nul besoin d’évoquer une vague délectation pour cette chapelle : le lieu est spectateur de lui-même.




Les dessins encadrés présentent des études de projets que l’artiste aurait pu réaliser. Par la biais du pliage, elle fait du plan un nouveau plan et recense les propriétés et incongruités du lieu. En pliant dans le sens est-ouest, on se rend compte que La Chapelle n’est pas tout à fait symétrique. Par le plan plié en accordéon, elle procède à un raccourci des travées de la nef. En recopiant sur un calque les lieux de culte de Tours, à partir d’une carte, elle crée une nouvelle agglomération, étrange constellation de croix latines...Cécile Desvignes opère des rectificatifs, s’amuse à re-configurer le plan ; elle le plie, le manipule, le renverse, le bidouille pour finalement ne pas toucher au lieu d’exposition.


Et dans cet élan d’abstinence, l’artiste place, à cheval entre la croisée du transept et de la nef, un alignement de pains de paraffine éclairés de l’extérieur, matérialisation du périmètre d’une chambre d’hôtel dont elle ne dévoilera pas l’histoire intime qui lui est liée. Les blocs de cire incandescents, rappelant la présence obscure des cierges des églises, nous convieraient-ils à une veillée funèbre ?




Les pages des carnets de Cécile Desvignes sont soigneusement remplies de phrases anodines, de croquis secs faits de droites et maculés de chiffres. On trouve parfois « 12,5 en Kickers », ou bien « 17 en Nike » : lorsqu’elle n’a pas sur elle ses outils fétiches, elle circonvient l’espace en nombre de pas, les marques de chaussures faisant foi dans une nouvelle unité de mesure.


Eric Foucault pour GROUPE LAURA





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