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Projets du collectif

Une Piscine Olympique Individuelle


Historique

Au cours de l'exposition L'architecte est absent, le maçon a pris la fuite... (ESBA de Tours-oct. 1999), il a suffi d'un plongeur (modèle d'1,5 cm) pour radicalement détourner une œuvre qui, à l'origine, était une maquette d'usine de retraitement. À partir de cette intervention, de nouvelles perspectives s'organisèrent autour d'une Piscine Olympique Individuelle. Chemin faisant, cette réflexion cristallisa un problème entre relations privées et publiques, et interrogeait les modes de séparations ainsi que les instruments de médiations entre le public et le privé. Notre travail fut de concrétiser ce qui permettait d'établir une séparation entre le public et le privé.

Description

La maquette

L'œuvre « Une Piscine Individuelle Olympique » est une fiction qui tente de faire surgir les rapports entre le public et le privé. La maquette exposée est, du point de vue de l'art et de ces modes de représentation, ce qui donne à voir le compétiteur sportif, l'entraîneur (garant des règles) et le body guard (préservant « l'image » du compétiteur et garantissant ainsi une bonne médiation).
La maquette symbolise la sphère du privé : bassin lumineux, compétiteur sportif, entraîneur et body guard. La lumière du néon représentant l'eau du bassin représente la matière première et pour ainsi dire le gain qu'en retire les protagonistes (le compétiteur sportif, l'entraîneur et le body guard).

Le plan (c.d. rom)

Cette autre partie est essentielle si nous voulons aller jusqu'au bout de notre démonstration. Les coupes axonométriques montrent le public ayant accès aux entraînements du compétiteur (plongeur).Néanmoins, le public ne peut voir ce nageur qu'à travers des hublots destinés à créer une séparation entre le public et le privé. Le sous-sol ou bien le couloir souterrain font partie de la sphère publique. En revanche, l'eau et le reste du terrain font partie de la sphère privée. Or, il est nécessaire de circonscrire la chose privée afin de l'appréhender : l'écran (hublot), le maillot de bain, l'entraîneur et le body guard participent à la construction de l'espace privé du plongeur. Le cadre des hublots conserve le côté spectaculaire qu'offre la télévision qui tend progressivement à faire entrer l'espace public dans l'espace privé.

Et l'art...

Du point de vue des moyens proprement dit, la synthèse critique entre la maquette et le plan sur c.d. rom s'établit suivamment :

a) la maquette est un objet non-reproductible et s'appréhende en tant que sculpture (œuvre / objet d'art / marchandise) ;

b) le plan sur c.d. rom est un élément reproductible à l'infini.
La synthèse critique se lit entre les lignes : en art, ce qui est privé serait de l'ordre d'un médium non-reproductible (la maquette ne représente que la sphère intime et privée) ; en art, ce qui est public serait de l'ordre d'un médium dit reproductible (le cd. rom représente ce à quoi le public à accès : un souterrain et des écrans).

Analyse

Afin de pouvoir poser notre question, il faut déterminer un axiome : il n'y a pas de " chose " publique sans une relation directe à la " chose " privée. En dehors de règles objectives (par exemple les règles qui régissent une compétition sportive), la population se sent concernée ou happée par un évènement public lorsque qu'un lien (mimétique) est établi entre un sujet (compétiteur sportif) et la masse (concept des années 30).

En l'occurrence, le lien se définit via la sphère intime du compétiteur sportif. À ce moment précis, intervient l'image et seulement l'image. Cette image de la sphère intime est bien évidemment un instrument médiatique sous haute surveillance. Le jeu s'organise sous la forme de trois rapports :

1er rapport, l'émission : le compétiteur joue un rôle pour le public. Il donne à voir l'image d'un winner. Le compétiteur sportif travail dur, ne boit pas, ne fume pas et incarne au niveau des médias la triangulaire classique : père, mère, enfants.

2e rapport, la médiation : les médiateurs conservent l'image le plus longtemps possible en créant une distance (médiation par l'image) entre le public et la sphère intime du compétiteur sportif. Plus la sphère intime (l'appartement, le café, le centre d'entraînement, etc.) offre des signes de ressemblance avec la sphère quotidienne de la masse, plus la projection narcissique de la masse est efficiente. Le compétiteur sportif doit penser, vivre et habiter " comme tout le monde " afin que s'opére l'équation mimétique.

3e rapport, la réception : plus la masse et le public ont le sentiment d'entrer dans la sphère intime du compétiteur plus ils en redemandent.



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