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Space Limit 15 février > 29 mars 2008
vernissage le 14 février, 19h
GALERIE TRAVERSÉE
Münich - Allemagne
Space Limit
Engagé dans la création contemporaine depuis une quinzaine d’années, l’artiste français Sammy Engramer expose pour la seconde fois en Allemagne.
Proche de l’art conceptuel et de la posture singulière d’un Marcel Broodthaers, Sammy Engramer entend questionner les rapports entre l’art et le langage recourant aux possibilités de l’inconscient, de l’équivoque et de la blague. Ses jeux de mots visuels adviennent autant par la peinture, la sculpture, la photographie, que par le livre ou la vidéo…
Ses œuvres découlent dans un premier temps d’intentions conceptuelles et plastiques : qu’est-ce qu’une image en soi ? Qu’est-ce qu’une œuvre d’art objectivement ? (…) Le jeu des apparences permet d’évacuer le sens usuel ou symbolique d’un objet pour en tirer des analogies, des redondances ou des contradictions d’ordre formel, chromatique, langagier…
Ce n’est qu’ensuite que l’artiste se pose la question du contenu critique (voire politique), notamment par la rencontre des œuvres entre elles.
Cependant, chaque œuvre n’est pas définitive c’est le spectateur qui la finit comme il l’entend. C’est notamment pourquoi – et cela est très visible dans l’exposition que Sammy Engramer présente à la galerie Traversée – le vide tient une place prépondérante. L’artiste crée des cadres où chacun peut y projeter du contenu, tel ce Park, assemblage en carré de quatre barrières de sécurité réduites à l’échelle ½, évoquant un parc pour enfant, et qui délimite un volume vide dans lequel l’imagination peut s’exercer à merveille.
Le désir de laisser les choses ouvertes permet ainsi de ménager plusieurs points de vue. Sammy Engramer adopte une posture « objectiviste » susceptible de faire surgir des interprétations latentes, ignorées ou enfouies dans l’œuvre présentée.
Les signes qu’il manipule sans trop de sophistication sont plus proches de l’indice que de l’image qui donne tout à voir.
Si chaque œuvre est créée de manière autonome, Sammy Engramer n’hésite pas pour autant à les présenter ensemble autour d’une thématique qui va leur donner un nouveau sens jusqu’à la prochaine exposition.
Pour la galerie Traversée, la thématique choisie [ art / argent / politique ] va simplement créer du lien entre les œuvres, tout en étant toujours sous-entendue. L’artiste ne prémédite pas des résonances qui vont advenir du rapprochement de ces œuvres qui parfois ont été réalisées avec dix ans d’écart.
Des liens sont malgré tout perceptibles, comme par exemple l’obsession du trou. De la peinture de Monet qu’il a perforé à l’emporte-pièce (Pièces de Monet), aux œufs d’autruches percés de neuf trous correspondant aux neuf orifices du corps humain (Neuf), jusqu’aux trous identiques que l’on retrouve sur la partie haute de toutes les clés dans la série Keys (19 petites peintures), ce vide dessiné par la forme absolue qu’est le cercle invite à être comblé par une infinité de solutions psychanalytiques.
S’il est question de politique dans cette exposition, c’est surtout dans une vision guerrière et pessimiste. Sur quatre mètres de long, la partition d’une marche militaire de Shubert est composée de têtes de pendus se substituant aux formes rondes des notes. A cette danse macabre répond A Great Openning to the XXIst Century, pièces en métal représentant des signes religieux et idéologiques déposés dans une poubelle, rassemblement expéditif, voire anarchiste, mais somme toute efficace des grandes théories qui ont à la fois constitué l'histoire du XXème siècle et exterminé une bonne partie de l'humanité. Bank, pistolet des Marx Brothers et autres cartoons actionnant un petit drapeau avec la même instantanéité que le « Bank ! » des machines à sous, associe clairement le pistolet à l’argent et l’argent au vol.
Enfin, avec …Love of Money of Love…, tableau lumineux défilant, Sammy Engramer réunit les deux organes du pouvoir où le verbe « posséder » est le principal moteur. Le défilement régulier de ses trois mots a quelque chose d’une musique hypnotique et entêtante, l’argent et l’amour étant bel et bien deux « concepts » qui nous font tourner la tête, comme cette valse à quatre temps à laquelle nous invite l’artiste.
C’est une douzaine d’œuvres, pour la plupart nouvelles, que la galerie Traversée a décidé de montrer pour la première exposition de Sammy Engramer à Münich.
Les œuvres :
Some Keys, 19 peintures acrylique sur toile.
...Love of Money of Love..., tableau à diodes, 2007.
Partition, impression sur toile, 2007.
Neuf, œufs d'autruches.
Bank, pistolet en plastique, bâtonnet, ventouse, acrylique sur toile, 2007.
Pièces de Monet, impression numérique sur toile, orifices réalisés à l'emporte-pièce, clou, 2007.
Sans paroles, néon, plexiglas, acrylique, 2005.
A Great Openning for the XXIst Century, poubelle en plastique, acier.
Help Conceptual Art, gobelet en plastique, feuille de papier, encre (et peut-être 2 ou 3 pièces d'euro).
Black Moon, châssis en bois, toile, flocage.
Park, inox, 2007.
Des Mots bien calibrés, impressions numériques sur papier, 2007.
///avec l'aide à la production du Conseil Régional du Centre et le soutien de pOlau/Compagnie Off
GALERIE TRAVERSÉE
traversée zeitgenössische Kunst e.K.
Dr. Judit Bönisch
Türkenstrasse 11, D-80333 München
Ust-IdNr.: DE223221461
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