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Alexandre Neveu

Lavoituredelaine


de

FREDERIC OLLEREAU

Invité de GROUPE LAURA, à Tours, dans le cadre du festival Au Nom de la Loire, Frédéric Ollereau présente sur la place Plumereau et à la Maison des Associations Culturelles de Tours (M.A.C.T.) plusieurs pièces, dont une inédite, Lavoituredelaine, les 12, 13, 14 juillet 2002. Frédéric Ollereau concrétise à travers ses œuvres le constat de l’hégémonie individualiste qui règne dorénavant dans notre société. Certains aspects de la modernité sont mis au banc des accusés comme la prolifération des paraboles satellites incitant l’isolement social de l’homme, cause de son enfermement. La propagation des ondes, supports de signaux d’information, est rendue au visible par l’intermédiaire symbolique de la tapisserie (La Maison de laine, 1997). La trame, entrelacement de fils de laine, souligne le tissu transparent qui se joue à travers l’espace. Sur cette œuvre, la tapisserie recouvre un bloc de granit symbolisant une maison-ville, de la taille d’un corps replié, signifiant la réduction de l’espace vital.

Frédéric Ollereau rétablit des liens en faisant participer la population à la confection d’une boule de laine (La Boule de laine, 1999) aux proportions croissantes au fil du temps, selon le don de matière première apportée. Actuellement, la boule de laine est de la taille d’un corps replié sur lui tout comme l’étaient les dimensions de La Maison de laine. Peut-être l’évolution de cette boule permettra à l’homme symboliquement figuré de s’émanciper de nouveau. Naturellement, la chaîne mise en place pour ce travail constitue également un réseau mais contrairement à celui de La Maison de laine, celui-ci est social. Le néon Je veux tout (2001), réalisé pour l’exposition éponyme était installé dans la vitrine de la Galerie d’Art d’Aubusson, située au centre de la place centrale d’Aubusson. A Tours, La Boule de laine est installée dans la vitrine de la M.A.C.T., au centre névralgique de la ville, la place Plumereau. De même, la M.A.C.T. est un lieu stratégique pour les associations : associer/joindre la culture, l’art à la vie publique, la communiquer.

Frédéric Ollereau présente à Tours pour la première fois Lavoituredelaine. Une housse de laine – tissée en milieu industriel par une entreprise de confection de pull-over – habille une voiture, lui donne une seconde peau (Promenade, 1999). Cet épiderme enferme le véhicule. De même, l’usager s’isole dans son véhicule tout comme il l’est devant son poste de télévision. L’artiste paraître à la surface les détails extérieurs (pare-brise, essuie-glaces, rétroviseurs, etc.). Ces éléments ramènent la voiture à l’état de jouet par la simplicité de leurs représentations (réduction à une forme sans modelé rempli d’une couleur). La voiture est souvent le statement de notre position dans l’échelle sociale. En devenant jouet, elle perd cette signification. Contrairement à l’immobilité de la maison, l’emploi d’une voiture fait intervenir la notion de déplacement. L’automobile souligne de nouveau l’idée de maillage, sous-entendant cette fois le réseau routier emprunté quotidiennement. Le véhicule devient vecteur. Dans son projet pour Lavoituredelaine, Frédéric Ollereau écrit : \" L’art comme véhicule \".

Dans cette courte exposition, l’artiste propose également une vidéo sur laquelle est présenté successivement et en boucle, le déshabillage puis le recouvrement de La Maison de laine, avec pour fond sonore, le sac et le ressac de la mer. Par ce retour à une œuvre de 1997, Frédéric Ollereau tient à laisser apparents les liens qui unissent ses travaux. Sur un panneau, installé à la M.A.C.T., est collée une suite de cent tickets d’attente allant de zéro à quatre-vingt dix neuf, reprenant le concept de résonance de la vidéo.

Transmettre, transporter, communiquer sont les pierres d’angle du travail de Frédéric Ollereau.

Alexandre Neveu.



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