Le Littéralisme

Il y a quelques semaines, j'écoutais une émission très intéressante sur France Culture (Radio France). Aux regards des dernières élections américaines, un animateur trouvait les critiques européennes trop injuste à l'égard des États-Unis - on les qualifiait de République Bananière Super Puissante. Sous cet angle, l'animateur en question expliqua qu'il y aurait déjà une guerre civile. En fait, le légalisme instrumentalisait les états fédéraux et préservait les États-Unis d'Amériques des mouvements d'humeurs catastrophiques.
À l'origine, le légalisme est issu du littéralisme. Le littéralisme (1866) est un terme péjoratif pour qualifier les éxégèses littérales. Le légalisme est tout aussi péjoratif et qualifie le fondamentalisme juif (respect absolu et excessif de la Loi de l'Ancien Testament). Un passage du dictionnaire Le Robert, malheureusement non signé, établi un commentaire passionnant : "Au littéralisme dogmatique Jésus oppose l'esprit religieux. Ce qu'il reproche aux Pharisiens, ce n'est pas seulement leur "pharisaïsme" au sens actuel du mot, leur hypocrysie, conséquence de toute leur attitude spirituelle, le plus grave c'est leur légalisme stérile."
D'un autre côté, le littéralisme semble être la branche des protestants fondamentalistes s'opposant, à l'extrême inverse, au libéralisme absolu (ces deux déviations sont naturellement issues du protestantisme).
Il est donc difficilie de savoir ce qu'est exactement le littéralisme si ce n'est qu'il contient une forme de fondamentalisme chrétien.
Le travail consistait à intituler cette série de fables "Le Littéralisme" avec la conscience aiguë que le contenu de ces fables contredit le fondamentalisme que symbolise le littéralisme.
L'ensemble des fables traitent avec beaucoup de désinvolture du travail de l'inconscient et d'un cannibalisme psychologique ou moral exacerbé. Il ne s'agit donc pas de dénoncer le fanatisme mais plutôt de décrire un point de départ, ou pour employer les grands mots, une origine au fanatisme.
Naturellement, la description de ce point de départ finit toujours par un happy end, c'est-à-dire par la production d'un objet qui panse.