Mon travail s’organise autour de l’idée de répétition de gestes quotidiens. Il interroge la possibilité de laisser une trace, une empreinte sur des objets familiers.
Que se passerait-il si, dans un café que je fréquente plusieurs fois par semaine, les objets gardaient une trace de mon corps ?
Description
Il s’agit d’une intervention et non à proprement parler d’une exposition. Cette intervention est assez étendue dans le temps puisque la réalisation se déroule in situ, de même que la « destruction ».
Une empreinte de ma bouche, telle une trace de rouge à lèvres, est peinte à la main sur un certain nombre de verres et de tasses. Ces verres et ces tasses sont mis en service au fur et à mesure de leur transformation (au rythme de mes passages au Café). Ils sont utilisés jusqu’à ce qu’ils cassent.
Analyse
Cette intervention questionne notre relation à la consommation dans un espace collectif.
Un café est un lieu public qui peut devenir familier, à la limite entre intime et anonyme.
Se trouver confronté à la trace de la bouche de quelqu’un d’autre sur le verre dans lequel on boit nous rappelle que nous partageons cette vaisselle, que nous buvons tous, à un moment ou à un autre, dans le même verre… On peut choisir de boire « sur les lèvres » de cet inconnu dans un baiser qui révèle l’intimité des convives, ou bien de tourner le verre et de poser ses lèvres sur un endroit apparemment vierge.
La présence de traces sur les verres propres étalés sur les étagères peut être dérangeante ou simplement décorative. Elle attire notre attention sur ces contenants (le verre, la tasse) que notre main porte à notre bouche, sur ce qui enveloppe ce que nous allons absorber.
